Avant de vous lancer, prenez le temps de valider votre concept. Il s’agit de vous assurer que, dans le secteur d’activité ciblé, la demande existe mais que le marché n’est pas encore saturé par une offre trop abondante.
Selon une étude de l’INSEE, 25 % des entreprises échouent dans les deux premières années suivant leur création. Défiez les statistiques en réalisant une étude de marché. Elle vous permet de cerner les attentes de votre future clientèle, d’analyser la concurrence, mais aussi de valider la viabilité de votre projet.
Commencez par identifier et analyser vos concurrents. Quels sont les autres concept stores, boutiques ou marques proposant des produits ou services similaires dans votre zone géographique ? Par l’étude de leurs forces et de leurs faiblesses, vous pourrez identifier les opportunités à saisir tout comme les écueils à éviter. Trouvez un angle original pour vous en démarquer. Gardez en tête que la différenciation ne se limite pas aux produits, elle peut également concerner l’expérience client, la mise en scène ou même les services offerts : personnalisation, ateliers, événements exclusifs.
Faites également une veille pour identifier les tendances du marché. Tenez-vous informé des dernières nouveautés pour ajuster votre offre en conséquence.
La définition de votre clientèle cible n’est pas à négliger. Quels sont les acheteurs susceptibles de franchir le seuil de votre espace de vent ? Par la création de « personas », c’est-à-dire des profils types de clients idéaux, vous pourrez mieux comprendre leurs besoins, leurs envies ou leurs habitudes de consommation. Dans le cadre d’un concept store dédié au bien-être, par exemple, vos personas pourraient inclure :
- Les urbains actifs et stressés de 30 à 49 ans, à la recherche de produits ou de services pour prendre soin d’eux. Ils sont intéressés par les produits de beauté naturels, la méditation, le yoga ou les activités sportives douces.
- Les jeunes parents soucieux du bien-être de leur famille, à la recherche de produits naturels respectueux de l’environnement. Ils s’intéressent aux huiles essentielles, aux produits cosmétiques bio, aux vêtements en matières écoresponsables, aux objets favorisant la relaxation et le bien-être à la maison.
Pour définir vos personas, vous pouvez :
- Réaliser des enquêtes en ligne.
- Mener des entretiens individuels.
- Observer les comportements d’achat dans des lieux similaires…
Grâce à cette étude de marché détaillée, vous serez en mesure de répondre à de nombreuses questions clés. Quel est le budget moyen de vos clients ? Quels canaux de communication et d’achat privilégient-ils ? Quelles sont leurs marques préférées ? Vous disposerez ainsi des bonnes informations pour affiner votre concept, choisir votre emplacement ou définir votre gamme de produits.
Définir votre modèle économique
Une fois votre stratégie marketing validée par votre étude de marché, vous allez construire le volet financier du business plan de votre projet pour Il vous permet de :
- Valider la viabilité économique de votre projet. Établissez des projections réalistes de chiffre d’affaires, de coûts, de rentabilité. Envisagez différents scénarios (optimiste, pessimiste, et réaliste) pour évaluer le niveau de rentabilité de votre concept store sera à plus ou moins long terme. Plusieurs interlocuteurs, comme le Réseau Entreprendre ou le Réseau Initiative France, peuvent vous apporter une aide précieuse à cette étape clé de votre projet.
- Sécuriser des financements. Détaillez vos besoins en capital, vos sources de financement et votre capacité de remboursement. Ces éléments seront indispensables pour prouver la solidité de votre projet et convaincre les banques ou les investisseurs de vous faire confiance.
- Organiser votre activité. Planifiez les différentes étapes de votre projet, les démarchages administratives à faire, les rendez-vous, les temps d’attente incompressibles, … Tout ce qui va rythmer vos journées jusqu’à l’ouverture de votre boutique.
Vous avez maintenant en main votre business plan complet. Véritable feuille de route, il réunit tous les éléments clés de votre projet de la stratégie marketing à la gestion financière :
- La description détaillée de votre concept store,
- L’analyse de votre marché,
- La stratégie commerciale et marketing,
- L’organisation et l’équipe,
- Les prévisions financières et les besoins de financement,
- Le rétroplanning détaillé.
Trouver le bon local commercial pour ouvrir un concept store
La recherche d’un local commercial à Paris ou ailleurs en France, est une étape déterminante dans la création de votre concept store. Il conditionnera en grande partie votre visibilité, votre attractivité et donc votre réussite.
Voici quelques points importants à vérifier pour faire le bon choix :
L’emplacement géographique : Choisissez un quartier dynamique, fréquenté par votre clientèle cible. Privilégiez les zones où il y a du passage comme les centres-villes, les quartiers commerçants ou les rues piétonnes. Un rez-de-chaussée avec une grande vitrine est idéal pour attirer l’attention et inciter les passants à entrer. L’emplacement doit aussi être identifiable grâce à une enseigne visible de loin, ou encore un logo sur la vitrine.
La taille et la disposition de l’espace : Vérifiez que la superficie du local correspond à vos besoins, tant pour l’exposition des produits que pour la circulation facile des clients. L’agencement doit permettre de créer une scénographie qui reflète l’univers de votre concept store, avec suffisamment d’espace pour pouvoir accueillir des ateliers ou des événements par exemple.
L’accessibilité : Assurez-vous que le local est facilement accessible, en particulier pour les personnes en situation de handicap, à pied, en transport en commun ou en voiture. Pensez également au stationnement, à la proximité des arrêts de bus ou de métro, ainsi qu’à l’accès pour les livraisons.
L’état du local : Évaluez l’état général du bâtiment et des installations (électricité, plomberie, chauffage). Des travaux trop coûteux pourraient grever votre budget. Un local bien entretenu réduira les imprévus et les dépenses supplémentaires.
Les normes et réglementations : Vérifiez si le local est conforme aux normes de sécurité, d’accessibilité et d’hygiène. Certaines activités peuvent nécessiter des autorisations spécifiques, il est donc essentiel de s’assurer que le local est adapté à votre activité.
Le coût du loyer et les charges : Renseignez-vous sur le loyer et les charges locatives (eau, électricité, frais de copropriété, taxes). Assurez-vous que votre business plan peut supporter ces coûts.
La concurrence : Évaluez la proximité d’autres commerces similaires ou complémentaires dans les alentours. Une concurrence trop proche peut être un obstacle, mais la présence de commerces dont l’activité est complémentaire à la vôtre peut attirer plus de clients dans votre boutique.
Lancer les démarches de création de votre entreprise
Une fois votre projet de concept store bien défini, il est temps d’entamer les démarches officielles pour créer votre entreprise. Cette phase administrative est essentielle pour donner une existence légale à votre activité. Voici les étapes à suivre et les points à ne pas négliger :
- La recherche de financement
C’est un préalable souvent incontournable pour assurer le lancement de votre concept store. Vous avez plusieurs options à votre disposition pour financer votre projet : solliciter un prêt bancaire, des aides publiques (comme les subventions locales ou nationales, attirer des investisseurs ou encore utiliser votre épargne personnelle. Le financement participatif ou crowdfunding peut être également un bon moyen de fédérer une communauté autour de votre concept. - Le choix dustatut juridique
Cette étape est cruciale car elle détermine la structure légale de votre entreprise, vos obligations, vos responsabilités personnelles et le régime fiscal auquel vous serez soumis. Les formes juridiques les plus courantes sont les suivantes :- EI (Entreprise Individuelle) – Ce statut convient aux entrepreneurs qui souhaitent une structure simple, sans distinction entre le patrimoine personnel et professionnel. Vous assumez seul les responsabilités.
- EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) – Forme de SARL avec un associé unique, elle protège votre patrimoine personnel tout en offrant une structure juridique simple.
- SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle) – C’est un statut juridique souple et évolutif, avec une responsabilité limitée au montant des apports. Il permet une grande liberté dans la gestion de l’entreprise.
- SARL (Société à Responsabilité Limitée) – Adaptée pour les projets à plusieurs associés, elle offre une sécurité juridique avec une responsabilité limitée au capital investi.
- La rédaction des statuts
Si vous optez pour une structure de société (SARL, SAS, etc.), vous devrez en rédiger les statuts. Ce document fondateur fixe les règles de fonctionnement de la société : il précise l’objet social (l’activité de l’entreprise), le montant du capital social, la répartition des parts, les modalités de gestion, et la durée de la société. Il est recommandé de faire appel à un professionnel (expert-comptable ou avocat) pour s’assurer que les statuts répondent à vos besoins. - L’ouverture d’un compte bancaire professionnel
Une fois vos statuts rédigés, vous devrez ouvrir un compte bancaire professionnel au nom de votre société. Le capital social, déterminé dans les statuts, doit y être déposé. Ce capital représente les apports effectués par les associés et constitue les fonds de départ de l’entreprise. - La publication d’un avis de constitution
Avant l’immatriculation officielle, vous devrez publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales. Cette formalité permet d’informer le public de la création de votre entreprise et mentionne des informations clés, comme la dénomination sociale, le siège social, le montant du capital social, et l’objet de la société. - La demande d’immatriculation
Une fois toutes ces étapes réalisées, vous pourrez constituer un dossier de demande d’immatriculation auprès du Registre du Commerce et des Sociétés (RCS). Ce dossier comporte :- Les statuts de la société signés,
- Une pièce d’identité du ou des dirigeants,
- Un justificatif de domicile pour le siège social (bail commercial, attestation de domiciliation…),
- Le certificat de dépôt des fonds (attestant du dépôt du capital social sur le compte professionnel),
- L’avis de publication dans un journal d’annonces légales.
Votre entreprise obtient alors un numéro SIRET, qui permet de l’identifier officiellement. Vous serez également inscrit au répertoire des métiers si votre activité relève de l’artisanat.
Ces démarches peuvent paraître fastidieuses, mais elles sont indispensables pour garantir le bon démarrage de votre concept store et lui donner un cadre juridique solide. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel (avocat ou expert-comptable) pour vous accompagner et simplifier ces étapes.
Ouvrir un concept store est une aventure passionnante. Elle exige à la fois créativité et rigueur. Définition du concept, étude de marché, business plan, choix de l’implantation, démarches de création d’entreprise… À l’issue de ce parcours du combattant, vous disposerez de toutes les clés pour offrir une expérience unique à vos clients. Alors, lancez-vous puis laissez libre cours à votre imagination !