Pour Pierre Salagnac, le bronze a été comme une évidence. C’est à l’école Boulle de Paris qu’il est « tombé » dedans, et n’en est plus jamais sorti depuis. « J’ai choisi le professeur qui m’a semblé être le plus en accord avec mon ressenti. C’était un professeur de tournage d’art. J’ai donc commencé en tant que tourneur, un métier uniquement enseigné à Boulle », raconte-t-il.
Là, il se découvre une vraie attirance pour le bronze. « Ce qui me plaît dans cette matière, c’est sa capacité à s’usiner, à se former et à prendre la lumière. Il n’y a qu’à regarder une applique Louis XV pour se rendre compte à quel point les jeux de lumière sont incroyables avec le bronze. C’est un spectacle infini », s’émerveille l’artisan sculpteur.
En plus de ses propriétés exceptionnelles, Pierre Salagnac est touché par la fragilité de cette matière, qui s’oxyde facilement et a donc besoin de protection pour durer dans le temps. « Ce côté majestueux associé à cette fragilité, un peu comme un étalon arabe puissant aux jambes pourtant fragiles, confère au bronze une dimension unique », analyse-t-il.
A sa sortie de l’école en 1998, Pierre Salagnac est bronzier d’art. Il maîtrise le tournage sur bronze, la monture en bronze et la ciselure. Il exerce pendant une vingtaine d’années dans différents ateliers de bronze, jusqu’à prendre en charge la direction des équipes de production de la Maison Charles. Depuis 2019, il a décidé de voler de ses propres ailes.