Après sa formation, Nolwenn Chassin de Kergommeaux a travaillé pendant deux ans pour des vitraillistes parisiens, avant de créer son propre atelier. « Je viens d’une famille d’entrepreneurs, alors cela m’a semblé naturel de franchir à mon tour cette étape. » Son atelier Au Passeur de Lumière est né en 2001 et a fêté ses vingt ans l’an dernier.
Au fil du temps, il a gagné en notoriété et a su se faire une place en tant qu’atelier « nouvelle génération ». « En France, il existe des ateliers qui sont issus de cinq générations de maîtres-verriers – ceux-là travaillent souvent sur de gros projets comme la restauration de Notre-Dame par exemple –, d’autres moins anciens, et puis il y a les nouveaux, comme nous », résume la maître-verrier. Ce qui n’empêche pas d’avoir de nombreuses demandes.
En vingt ans, Au Passeur de Lumière a participé à de nombreux projets. « L’un des plus marquants est probablement la restauration des 54 mètres carrés de vitraux de l’hôtel Shangri-La, qui a mobilisé une année de travail sur un bâtiment exceptionnel. Mais il y en a eu d’autres : de magnifiques verrières du XVIIIe siècle, des chapelles funéraires et puis des projets chez des particuliers, en collaboration avec des architectes d’intérieur, qui nous permettent de toucher à tout, de l’art déco au contemporain en passant par le floral… »
Aujourd’hui, Nolwenn Chassin de Kergommeaux travaille à passer le flambeau, pour que ce savoir-faire perdure. Chaque année, huit stagiaires viennent suivre dans son atelier une formation pratique. Depuis 2013, Au Passeur de Lumière propose également des formations à des personnes en reconversion. « Ce sont des gens de tout profil, qui en avaient assez de leur métier et voulaient faire une activité manuelle, d’anciens salariés licenciés lors de plans sociaux ou même des cadres victimes de burn-out. »