La notion de valeur est souvent sous-estimée dans notre quotidien. Valoriser quelque chose, c’est lui accorder de l’importance et la reconnaître comme essentielle pour notre société. Dans le cas du petit commerce, nous avons tendance à minimiser sa valeur, le considérant comme acquis.
Même si la littérature académique offre quelques pistes sur les effets positifs du commerce en ville, il n’existe pas de proposition analytique pour penser l’ensemble de la valeur non commerciale. L’idée selon laquelle le commerce est un acteur central des villes, dont le rôle dépasse le cadre marchand, est largement partagée dans les sphères politiques, académiques ou encore économiques. Pourtant, elle a été peu étayée par des travaux empiriques qui mesureraient son impact dans sa globalité.
Notre étude cherche donc à révéler cette valeur « oubliée » du commerce, qui va au-delà de sa dimension économique, en soulignant son rôle dans le tissu social, son soutien aux personnes âgées, aux personnes dans le besoin et son impact sur la vie de quartier.
Pour valider nos hypothèses sur la valeur du commerce dans la ville, nous sommes allés à la rencontre de commerçants afin de s’intéresser à leur quotidien et comprendre ce qu’ils faisaient en plus de leur activité marchande. Au total, nous avons pu nous entretenir avec environ 200 commerçants localisés un peu partout en France. À la fin de ce processus, nous avons réussi à établir une liste de 18 effets sociaux et environnementaux du commerce divisés en 6 catégories : lien social, solidarités, espace public, santé et sécurité, environnement et vie de quartier.
À Paris par exemple, une distinction se dégage par rapport aux petites villes : la prise de conscience des commerçants à l’égard du quartier et de la communauté locale. Les commerçants parisiens se montrent plus engagés dans des événements ou des associations visant à embellir et à animer le quartier ou la rue. Ce faisant, ils illustrent leur rôle dans la création d’un quartier où il fait bon vivre."
La prochaine étape de notre étude, qui vient de démarrer, consiste à mesurer les effets identifiés et de les quantifier auprès d’un très large échantillon de commerçants.
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