La friperie itinérante Rolling Fripe pose ses valises à Paris 10e

Après trois ans à sillonner les routes d’Ile-de-France avec son camion réaménagé en friperie, Rolling Fripe vient d’ouvrir, en mai 2024, sa toute première boutique non-éphémère, rue du Faubourg Saint-Denis. Une nouvelle aventure que les deux amies et associées qui ont créé le concept, Charlotte Ogier et Hermine de Sagazan, ont hâte de vivre et de partager.

La boutique Rolling Fripe, Charlotte et Hermine en rêvaient depuis longtemps. Après avoir lancé ce qui n’était au départ qu’un projet d’études, pendant leur master en entrepreneuriat et innovation sociale, ces deux passionnées de la seconde main ont imaginé compléter leur offre itinérante par une boutique en dur pour y proposer encore plus de vêtements, chaussures, accessoires et objets de décoration.

“Avec le camion, nous avons pu aller à la rencontre de pas mal de monde, surtout des étudiants, en nous rendant sur les campus pendant l’année scolaire et sur les festivals et événements culturels l’été. Mais nous avions besoin d’une boutique pour le faire de façon plus régulière, six jours sur sept, et avec une logistique plus prévisible”, explique Hermine de Sagazan.

Alors, Rolling Fripe teste son concept en dur, dans des pop-up stores au bail courte durée. Une première expérience concluante, puis une deuxième et une troisième finissent de valider le projet de deux associées. “A la fin du dernier bail de six mois, nous avons cherché à ouvrir notre propre boutique. Mais les fonds manquaient. Nous n’avions pas la trésorerie suffisante pour ouvrir dans Paris intra-muros", continue Hermine.

La solution, Charlotte et Hermine l’ont trouvée auprès d’une communauté de fidèles soutiens qui ont réuni plus de 16.000 euros en crowdfunding pour aider Rolling Fripe à s’installer, et grâce à la SEM Paris Commerces qui a fourni un local.

“Parce que nous avions ouvert nos pop-ups dans les environs et que cela avait bien fonctionné, nous cherchions un local dans Paris 11e et Paris 10e, reprend Hermine de Sagazan. Nous avons donc écumé les locaux disponibles, sans beaucoup de succès.”

Trop chers, trop délabrés, des dépôts de garantie trop élevés... Les associées peinent à trouver leur bonheur. “Surtout que nous avions des critères précis : au moins 25 m², bien localisé dans Paris centre, avec une belle vitrine et une réserve et, petit plus, pas ou peu de travaux à prévoir”, énumère l’entrepreneure.

Autant de paramètres que le local proposé par la SEM Paris Commerces rue du Faubourg Saint-Denis, dans le Xe arrondissement de Paris, réunit. “Cet espace répond à toutes nos exigences, et n’a nécessité que quelques aménagements. Nous avons pu rapidement nous y installer. Et avec son loyer modéré et ses conditions attractives, les bénéfices du crowdfunding ont suffi à couvrir les frais sans entamer notre trésorerie”, se réjouit Hermine de Sagazan.

Les fondatrices de Rolling Fripe ont également pu bénéficier de l’accompagnement de la SEM Paris Commerces pour monter leur dossier et suivre son avancée jusqu’à la signature du bail. “Même à ce moment-là, nous avons été soutenues puisque notre interlocuteur à la SEM Paris Commerces nous a apporté beaucoup de conseil quant aux nombreuses démarches administratives que nous devions faire pour ouvrir la boutique.”

Aux commandes de la boutique depuis son ouverture mi-mai, Hermine gère un assortiment d’environ un millier de pièces, qui s’interchangent régulièrement avec l’offre disponible en camion, dont s’occupe Charlotte. “Nous n’avons jamais arrêté de tourner avec le camion, reprend Hermine. Mais avec la boutique, nous allons proposer de nouvelles choses.”

Au programme, la création d’un atelier couture et upcycling, un service retouches, un corner Pop Dressing pour revendre ses vêtements de seconde main et un point de collecte pour déposer tout ce qu’on ne met plus, en échange de bons d’achat chez Rolling Fripe.

“Notre philosophie, c’est de proposer des vêtements et objets de seconde main qui conviennent à tous les styles, pour que chacun trouve son bonheur. On veut montrer que c’est possible et que la seconde main est une vraie alternative écologique à la fast fashion”, résume Hermine de Sagazan. Avec tous ces projets en préparation, Rolling Fripe est sur la bonne voie.