La maison d'édition EdiSens redonne vie au Cabaret du Père Lunette

Entre ces murs du 4 de la rue des Anglais, dans le Ve arrondissement, se tenait en effet autrefois le Cabaret du Père Lunette, un bistrot à la réputation sulfureuse qui a vu passer un grand nombre de personnalités comme le Prince de Galles, les rois d’Italie et d’Espagne ou encore Rimbaud.

Des habitués ont peint Louise Michel, Sarah Bernhardt, Émile Zola et autres Gambetta sur des fresques murales qui ont fait la renommée du Père Lunette. Quant à la vitrine, elle a été repeinte aux couleurs d’origine, conformément à la peinture de Paul Schaan (1906), exposée au musée Carnavalet qui représente les lieux. « Un authentique morceau d’histoire en plein cœur du quartier latin, dans lequel rencontrer les auteurs et les aider à raconter leurs histoires », se réjouit Charles-Henry Dubail, qui prévoit de redonner son côté festif à l’endroit en célébrant chaque nouvelle sortie de livre autour d’un événement spécial.

Il faut dire que l’atmosphère du Cabaret du Père Lunette et sa localisation, à quelques rues de la Sorbonne et du boulevard Saint-Germain avec ses nombreuses librairies, se prêtent à l’exercice. « Ici, on entre tout de suite dans le vif du sujet : la littérature, le mouvement, les idées, résume Charles-Henry Dubail. C’est ici que je rencontre les auteurs et que nous nous plongeons dans cette merveilleuse aventure qu’est celle de la naissance d’un livre. »

Si le passé côtoie le présent, EdiSens n’en reste pas moins tourné vers l’avenir. Du haut de ses nombreuses années d’expérience dans l’édition, Charles-Henry Dubail a en effet conscience des évolutions à l’œuvre dans le monde du livre, et n’hésite pas à s’engager dans une nouvelle voie : le numérique.

Un projet de numérisation est déjà en cours pour l’undes ouvrages de la maison EdiSens et d’autres pourraient suivre. « Je souhaiterais numériser une trentaine de livres de notre collection, car il y a un véritable potentiel dans l’e-book, assure le fondateur de la maison d’édition. Même si la France est un peu en retard dans ce domaine, avec environ 10 % du chiffre d’affaires du livre provenant du numérique, d’autres pays sont déjà autour de 20 % à 25 %. Et c’est sans compter les ouvrages universitaires et scientifiques, pour lesquels le numérique représente déjà 50 % ! »

Et puis, l’éditeur ne s’interdit pas non plus de regarder du côté de l’audiolivre. À l’heure où l’engouement pour les podcasts explose, les livres audio apparaissent en effet sous un jour nouveau. « C’est tout simplement génial, s’enthousiasme Charles-Henry Dubail. À mi-chemin entre le livre et le film, avec des chapitres qui se passent comme les chansons d’un album, des bruitages et des comédiens voix qui servent un texte… La demande est en train de progresser rapidement. »

Convaincu du potentiel, EdiSens prévoit de sortir son tout premier audiolivre en septembre prochain. Il s’agira de l’ouvrage « L’Étoile blanche - Mémoires d’une Juste », qui raconte l’histoire de Madeleine Fauconneau du Fresne, une résistante ayant sauvé de la déportation une avocate féministe juive : Yvonne Netter. « Un témoignage incroyable, écrit en 1946 », précise Charles-Henry Dubail.

Edisens
📍 4 rue des Anglais, Paris 5^e
www.edisens.fr